Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le sort lui envoie, celui qui saura guérir les blessures de son cœur et auquel, dans un élan passionné, elle promet le don de sa personne. Le fils de Wälse l’étreint ardemment ; ils se regardent avec ivresse, lorsque la porte de la chaumière s’ouvre spontanément, mue par une main invisible, et laisse voir la forêt baignée dans la douce atmosphère d’une nuit radieuse et inondée par la blanche clarté de la lune, projetant ses rayons lumineux sur les deux amants, qui peuvent ainsi se contempler ravis. « Qui donc est sorti ? » murmure Sieglinde effrayée. Personne n’est sorti, mais quelqu’un est entré : c’est le doux Printemps, c’est le Renouveau qui vient leur chanter son épithalame et célébrer l’amour qui fleurit au fond de leurs cœurs.

En considérant de nouveau son bien-aimé, Sieglinde croit l’avoir déjà vu autrefois ; leurs souvenirs se réveillent en même temps. Ce regard si brillant qu’ils possèdent tous les deux, c’est le signe distinctif de l’héroïque race des Wälsungs ; ils sont enfants du même père, et le nom de Siegmund doit être celui du héros à qui Wälse destina la vaillante épée. À lui aussi est réservé de délivrer Sieglinde du joug odieux qui la tient enchaînée. Siegmund, plein d’enthousiasme, s’élance vers le frêne, et, saisissant la poignée du glaive, l’arrache avec une force irrésistible, en la nommant à son tour Nothung, l’arme promise à sa détresse. Sieglinde, enivrée de joie et d’amour, se précipite dans les bras de son fiancé.

Le rideau se referme rapidement.

2me  Acte.

Scène i. — La scène représente une contrée montagneuse, sauvage et aride ; à droite, un chemin taillé dans le roc monte à une sorte de plate-forme pierreuse. Sous