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Tous lui souhaitent une bienvenue pleine de cordialité et le pressent de questions, auxquelles il répond d’une façon évasive. Ses amis, heureux de l’avoir retrouvé, veulent le retenir parmi eux ; il s’en défend, secrètement fidèle au vœu qu’il vient de formuler ; mais Wolfram prononce un nom qui a sur lui une puissance invincible : c’est celui d’Élisabeth, la nièce du Landgrave, chaste et pure jeune fille qui aimait en secret Tannhauser et qui, depuis la disparition du chevalier, languit, silencieuse et désolée, fuyant les réunions qu’elle ornait jadis de sa présence.

Tannhauser ému se laisse alors convaincre, et, entonnant avec ses compagnons un chant plein d’allégresse, demande à être conduit près de la douce créature pour laquelle il sent son amour renaître. Le Landgrave, sonnant du cor, rassemble ses chasseurs, qui montent sur leurs coursiers, et le cortège prend joyeusement le chemin de la Wartburg.

2me  Acte.

Scène i. — Le théâtre représente la salle des chanteurs à la Wartburg. De larges baies, au fond, laissent apercevoir l’enceinte du château, puis la campagne à perte de vue.

Élisabeth, émue et joyeuse, entre dans la salle qu’elle a si longtemps désertée et qu’elle salue avec allégresse, se sentant renaître à l’approche de l’élu de son cœur.

Scène ii. — Il ne tarde pas à paraître, accompagné de son loyal compagnon Wolfram, qui demeure à l’entrée de la salle, tandis que Tannhauser, dans un élan impétueux, se précipite aux pieds de la princesse. Éperdue, elle le relève et lui demande d’où il vient. — D’une contrée lointaine qu’il a déjà oubliée, répond-il, et d’où seul un miracle l’a fait s’échapper. — Elle s’en montre radieuse, mais