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AU LECTEUR



Ami lecteur, j’ai voyagé sur terre, sur mer, dans les nuages et dans les livres, et de tous ces voyages, réels ou imaginaires, ce que j’ai rapporté de plus cher et de plus précieux, c’est l’amour de mon pays, l’amour de cette France qui était autrefois le plus beau royaume après celui du ciel, et qui reste encore, malgré tout, le pays du monde où se rencontre le plus de dévouement, d’intelligence et de générosité ; le plus de fleurs aussi, de légendes merveilleuses, de traditions chevaleresques ; si bien qu’un Walter Scott français qui saurait rechercher dans le passé, non pas la honte et les scandales, comme l’ont fait presque tous nos romanciers, mais bien ce qui fut beau, noble et gracieux, un Walter Scott français charmerait le monde entier.

Il viendra : quelque jour un écrivain doué de cette seconde vue qui perce les ombres du passé, de cette plume vivifiante qui en fixe et en colore l’apparition ranimée, un écrivain fera pour nos traditions nationales ce que Walter Scott a fait pour celles de l’Écosse. Quelle mine inépuisable lui offriront nos ruines, nos chroniques, fouillées et réhabilitées par cette nouvelle école historique dont les patientes et loyales recherches ont remis en lumière l’histoire vraie de notre patrie et le cycle de ses poèmes héroïques !