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cigarettes qu’il fumait encore, cherchant en vain un moyen d’augmenter ses insuffisantes ressources. Mais quelle que fût sa bonne volonté, en dépit de son travail acharné dans la maison, ses charges étaient trop nombreuses, trop lourdes, et ses dépenses, hélas ! ne diminuaient point.

À cause de Louise éternellement souffrante, de sa mère aveugle et encombrante, des deux bessonnes surtout, il était forcé de recourir, au moins deux ou trois fois par semaine, aux services d’une femme de ménage, qui, ces jours-là, lui prenait la moitié des trois francs qu’il gagnait lui-même.

Rose et Paul portaient des vêtements déchirés, des souliers éculés ; ses pantalons et ses vestons à lui montraient la corde, tenaient par miracle, s’en allaient au moindre accroc. Aussi, le soir, quand tout le monde était couché, bâillant de fatigue, les yeux picotants et brouillés de sommeil, il s’installait pour veiller dans la cuisine. Là, sous la lueur fumeuse d’une chandelle de suif, après avoir tracassé longtemps, tout lavé, tout balayé, machinalement il enfilait une aiguille, reprisant et rapetassant toutes les loques entassées sur une chaise, rafistolant maladroitement les chaussures avachies. Souvent les douze coups de minuit vibraient dans le nocturne silence qu’il était encore là, embesogné à ces ravaudages, le regard papillotant, ne pensant plus, sans qu’une larme vînt humecter sa paupière rouge. Et les jours coulaient semblables.

Il ne sortait plus que rarement, toujours à la nuit close, rasant les murs, à cause de ses vêtements minables et aussi pour fuir la rencontre de certains fournisseurs, chez lesquels il envoyait maintenant la femme de ménage, qui, on le devine, ne se faisait pas faute de commérer aux dépens de l’instituteur.

Pour comble, Louise, ébranlée dans son frêle organisme par ses maternités successives, ne se rétablissait pas, avec les jours sans fin coulant. Toujours faible et anémiée, elle