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pouces de haut, mais entre lesquelles la truelle avait fait un tel ravage, qu’il était impossible de retrouver un mot complet. La nouvelle voûte, plus basse et plus rétrécie que l’ancienne, nous dérobait encore les extrémités de la ligne principale.

Malgré la difficulté de trouver un sens intelligible dans cette inscription mutilée, nous avions cependant acquis une nouvelle preuve de l’authenticité de notre découverte. Car, premièrement, dans les temps anciens de notre histoire, il n’est fait mention d’aucun autre personnage, tant soit peu remarquable, qui ait été enterré « dans un sépulchre particulier, » et qui puisse l’avoir été dans cet endroit. D’ailleurs, nous possédons tous les actes de sépulture de Québec depuis le premier janvier 1640, et l’on connaît parfaitement les lieux où l’on a enterré depuis cette époque. Il faut donc remonter, de toute nécessité, au-delà de cette date : or Champlain, mort quatre ans auparavant, le 25 décembre 1635, est le seul personnage de marque qui ait été enterré à Québec dans cet intervalle. Et il ne peut être question de remonter au-delà de Champlain. En second lieu, comme on peut le voir en jetant un coup d’œil sur le dessin de l’inscription, il n’est peut-être pas un seul nom historique de notre pays, dont les lettres puissent concorder avec la disposition de celles de la ligne principale.

Un seul regret nous restait en sortant de ce tombeau : c’était de l’avoir trouvé vide, et de songer que, par une incompréhensible incurie, Québec avait perdu peut-être pour toujours l’espoir de jamais retrouver les cendres de son fondateur.