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voient être en l’enclos des logements. » (Voyages de Champlain, éd. 1632, 2e partie, p. 3.)

Il n’y a donc plus qu’une seule conclusion à tirer : c’est que la chapelle était du côté du jardin de Champlain, c’est-à-dire, dans l’anse du Cul-de-Sac. Or un seul coup d’œil jeté sur les plans anciens de Québec, suffit pour démontrer qu’elle devait être vers la hauteur de la rue Champlain. Pourquoi, en effet, cette petite rue étroite porte-t-elle depuis si longtemps le nom du fondateur de Québec ? Pourquoi l’Escalier, qui fait suite à cette rue, porte-t-il encore aujourd’hui le nom de Petite-Rue-Champlain ? Sans aucun doute, à cause de la chapelle et du tombeau de Champlain, de même que plusieurs autres rues de notre ville ont reçu leur nom de circonstances analogues. Pourquoi cet ancien cimetière[1] au sommet de la Petite-Rue-Champlain ? C’est que ce terrain, propice à cet objet, n’était qu’à deux pas de la chapelle. Si la chapelle avait été à la haute ville, on se demanderait pourquoi on aurait ainsi placé un cimetière sur le penchant de la Côte. Cette position seule de la chapelle n’explique-t-elle pas encore ce que dit le P. Lejeune en arrivant à Québec en 1632 : « Nous vîmes, au bas du fort, la pauvre habitation de Québec toute brûlée… en laquelle on ne voit plus que des murailles de pierres toutes bouleversées. » Pourquoi le P. Lejeune ne parle-t-il point ici de la chapelle de Québec, puisqu’elle était à la basse ville, et qu’elle a existé au moins jusqu’en 1642 ? C’est que sa position retirée au fond de l’anse du Cul-de-Sac et derrière le cap, la rendait très-peu apparente. Les ruines de l’habitation étaient seules en vue, tant qu’on n’avait pas doublé la pointe de Québec.

  1. Voir le plan.