Page:Laverdière & Casgrain - Découverte du tombeau de Champlain, 1866.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 10 —

En second lieu, ce terrain, à une époque où la chapelle existait encore, était déjà concédé à des particuliers, comme le prouvent les différents actes qui se conservent au greffe de Québec et dans les archives du conseil supérieur. C’est ainsi qu’on voit, dès 1639, les Ursulines établies temporairement dans le « corps de logis appartenant à Noël Juchereau Sieur des Châtelets et ses associés, scis… au-dessous du magasin »[1], et que ces religieuses firent entourer d’une palissade pour leur tenir lieu de cloître[2]. Si la chapelle eût été de ce côté, elles n’auraient pas manqué de s’en servir, au lieu de faire faire, pour chapelle et sacristie, « une galerie en forme d’appentis[3] ; puisque, dans ce cas, la chapelle de Champlain n’aurait pu être tout au plus qu’à quelques pas de leur logis.

L’espace étroit qui restait encore entre le pied de la Côte et l’habitation, était déjà occupé depuis longtemps, comme on le voit dans Champlain, par la forge du serrurier et la boulangerie, qui étaient proches de l’habitation, et qui ne pouvaient être en l’enclos des logements. « Et pour l’habitation elle étoit en tres mauvais état, pour avoir diverty les Ouvriers à un logement que l’on avoit fait aux Peres Recollets à demi lieue de l’habitation, sur le bord de la rivière Sainct-Charles, & deux autres logemens, un pour le dit Hebert à son labourage, un autre proche de l’habitation pour le Serrurier & Boulanger, qui ne pou-

  1. Acte de réception, 1633, cité par les Ursulines de Québec, p. 22.
  2. « Nous commençâmes par la clôture que nous fîmes faire de gros pieux de cèdres au lieu de murailles. » (La Vie de la Mère Marie de l’Incarnation, p. 408.)
  3. Ibid.