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Ce sont là aussi les raisons qui expliquent le sujet de cours que nous avons choisi cette année : en étudiant l’existence, nous essaierons d’acquérir la conscience la plus lucide et la plus dépouillée de cet acte même qui nous permet de dire moi, qui nous replace au milieu du monde, mais en nous donnant cette intimité unique et secrète qui fait paraître le monde tout entier comme un spectacle étranger avant que nous trouvions au fond de nous-même une intimité plus reculée encore et qui est commune à tous les êtres ; nous chercherons à décrire toutes les conditions que cet acte suppose et qui nous obligeront à retrouver, dans leurs relations avec nous, tous les aspects de la réalité, telle qu’elle nous est donnée dans une expérience familière dont le sens nous échappe presque toujours ; nous montrerons que cet acte n’est d’abord qu’une possibilité qu’il dépend de nous de réaliser, mais que c’est lui qui engage notre responsabilité et qui fixe notre destin.

C’est pour cela que le problème de l’existence ne peut pas être dissocié du problème de