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s’arrête jamais sur eux. Ils ne sont pas la substance du réel, mais seulement les instruments de notre vie. Loin de juger que l’être véritable puisse résider dans cette machinerie qui nous est donnée en spectacle, qui produirait, par on ne sait quelle complication et on ne sait quel raffinement inutile, la conscience que nous en avons, comme une lueur fortuite et périssable, il faut que nous considérions la conscience comme l’être même pris à sa source, dans sa double essence explicative et constitutive, et le monde entier, dont nous pensions qu’il fondait sa possibilité, comme n’ayant de sens que pour elle et par rapport à elle.

Seulement nous ne pouvons nous empêcher de croire que, cette vérité une fois découverte, c’est vers le monde matériel qu’il faut nous retourner aussitôt ; et c’est lui qui requiert désormais toutes nos préoccupations. C’est ainsi que se sont infléchies trop souvent les philosophies de la conscience. Et ce monde qu’elles nous avaient fait quitter, elles n’aspirent presque aussitôt qu’à le retrouver. On