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taire, mais qui est offerte à tous les hommes et pour laquelle ils se prêtent un mutuel secours.

De même la vérité philosophique n’appartient à aucun temps, mais c’est en nous arrachant au temps qu’elle répond le mieux aux exigences du temps présent. Nul autre temps sans doute n’a ressenti autant que le nôtre le besoin de la philosophie, non point que personne songe à l’invoquer pour qu’elle le divertisse ou le console, car la philosophie est toujours le contraire d’une évasion, mais pour qu’elle lui donne une conscience virile de la signification de l’existence humaine, pour qu’elle lui apprenne à retrouver, derrière les événements qui le meurtrissent, cette activité de l’esprit qui le constitue et qui seule peut lui permettre de les transformer pour en faire les chemins de sa destinée et les moyens de son accomplissement.


Il est vain de vouloir limiter l’ambition de la recherche philosophique ; car si, au delà