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Le Vent doux et léger qui vient de se lever
Passera, dans le crépuscule, sans trouver
Les feuilles de métal cassant et fin qu’il aime
Secouer pour que l’air pâle et bleu s’en parsème,
Car, depuis le sommet des monts jusqu’à la mer,
C’est le décor monotone des arbres verts,
La lande des eaux bleues dans un horizon jaune
Et les roches, montrant leurs dos, nudités mornes.
 
Or le vent, qui connut des pays par delà
L’immensité des lieues marines, s’ennuiera
De ne pouvoir jouer, par les soirs d’améthyste,
Avec les verdures de jadis, ses sœurs tristes.