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Avant que vienne Octobre, à qui le rend pareil
Son pâle et bleu visage au vide des ramures,
Le Printemps tout d’abord ne pose que du ciel
Aux arbres où l’hiver persiste encore et dure.

Ainsi, dans ton enfance encore éblouie d’être,
On ne vit dans tes yeux que pureté paraître.

Puis c’est le lourd été, d’orages traversé,
Qui visite chaque arbre et le comble de feuilles.
Diminuant le ciel à travers regardé
Et dont le clair azur de tout ce vert s’endeuille.

L’Automne approche après qu’accompagne la Mort,
L’Automne noble et calme, ennemi des feuillages,
Qui, purificateur, hausse ses flammes d’or
Pour que du bleu renaisse au front du paysage.

Or un mal, maintenant, parmi tes yeux chemine
Qui, plus purs, les recrée et qui les illumine,