— Canailles ! s’écria Cabieu d’une voix furieuse, comme s’il eût parlé à ses hommes, ne vous avais-je pas défendu de tirer ? Heureusement que rien n’est perdu. Nous n’avons personne de tué, et voici les garde-côtes qui arrivent.
En effet, au loin, on entendit le son d’un tambour qui battait la générale. Le bruit se rapprochait ; il était formidable. On aurait dit un régiment qui s’avance au pas de course.
— Voilà les nôtres ! cria Cabieu. Ne tirez pas encore. À la baïonnette ! mes amis, à la baïonnette !
Il avait rechargé sa carabine et il tira un second coup de feu dans la masse des Anglais.
— À la baïonnette ! reprit-il d’une voix courroucée.
À ces mots il agita les touffes de saules ; puis il traversa bravement la haie et s’élança à la rencontre des Anglais.
— Sauve qui peut ! s’écria l’ennemi qui se croyait attaqué par des forces supérieures.
De tous les côtés à la fois les Anglais gagnèrent le haut de la dune, se précipitèrent sur le rivage et se jetèrent dans les barques.
Cabieu eut encore le temps de leur envoyer