Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Chez toi. Je voulais t’avertir de l’arrivée de l’ennemi.

— Et me conseiller de l’attaquer ?

— Sans doute.

— Touche-là, Baptiste ! dit le sergent avec émotion.

Les deux frères se serrèrent la main.

— Tu es l’homme qu’il me fallait, ajouta Cabieu. À nous deux, nous sommes de force à repousser les Anglais.

— Si on nous aide, dit le soldat du régiment de Forez. Où sont tes hommes ?

— Les voilà ! répondit le sergent en frappant successivement sur sa poitrine et sur celle de son frère.

— Quoi ! tu n’as pas rassemblé tes garde-côtes ?

— Ils sont au diable !

— Et tu venais ainsi, tout seul ?… Ah ! mon cher, tu es fou !

— Pas si fou que cela, puisque j’ai eu l’esprit de te rencontrer… Es-tu décidé à te venger des Anglais ? L’occasion est bonne.

— Hum ! ils sont au moins un cent.

— Qu’importe ! si nous avons cent fois plus de courage qu’eux.