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— Le pauvre homme !

— Si c’est le père, ça se comprend !

On s’approcha du vieillard, et les deux soldats, qui avaient eu le temps de l’oublier pendant l’expédition de Barbare, songèrent à le conduire en lieu sûr.

— Allons ! réveillez-vous, bonhomme, lui dirent-ils. Il faut nous suivre.

Mais le prisonnier ne donnait pas signe de vie.

Un des assistants s’approcha de lui et lui cria à l’oreille :

— Consolez-vous, brave homme. Votre fils est sauvé !

— Il est sauvé ! s’écria le vieillard, en sortant de sa stupeur.

Il se releva en répétant plusieurs fois ce mot qui l’avait ranimé, et il demanda à être conduit près de Barbare. Les soldats lui répondirent par un refus et voulurent l’entraîner au poste voisin. Mais la foule prit fait et cause pour lui. Elle repoussa ses deux gardes et lui fit une escorte jusqu’à l’entrée de l’église.

Au même instant, Barbare essayait, en s’échappant par une des portes latérales, de se dérober aux acclamations de la multitude. Mais il