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et elle s’arrêta contre les parois de la pyramide [1].

[Note 1 : Tous les détails de l’ascension de Barbare sont historiques. Je les tiens de la bouche même d’un contemporain, qui fut témoin de cette héroïque imprudence.

(Note de l’auteur.)]

Barbare était encore suspendu par les mains. Il demeura ainsi quelque temps pour reprendre haleine ; puis on le vit remonter le long de la corde, gagner son échafaudage et s’y reposer un instant. Il se releva, et, saluant les spectateurs de la main :

— Barbare n’est pas mort ! s’écria-t-il. Vive la République !

Alors il redescendit à l’aide des crampons de fer et disparut par la trappe, d’où il était sorti deux heures auparavant.

La foule avait suivi avec trop d’intérêt toutes les péripéties de ce drame pour s’occuper du petit vieillard, dont l’arrestation avait été en quelque sorte le prologue du spectacle. Mais, lorsque le danger fut passé, les groupes les plus rapprochés commencèrent à reporter sur lui toute leur attention.

— Il ne bouge pas plus qu’une statue !

— On croirait même qu’il est mort !