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principal de la cathédrale. L’une d’elles était alors inaccessible, et celle qui regarde le Nord était à peine suffisamment garnie de crampons de fer pour en permettre impunément l’escalade. Mais Barbare était doué d’une agilité merveilleuse et d’un sang-froid à toute épreuve. D’ailleurs son amour lui faisait voir au-delà du danger. Il porta des planches, une à une, jusqu’au sommet de la tour septentrionale et les attacha solidement entre elles au pied de la croix. Ce travail vertigineux lui demanda deux jours, et l’on devine aisément avec quelle avidité la foule suivait, d’en bas, les moindres mouvements de cet étrange aéronaute.

Le lendemain, de grand matin, la nouvelle se répandit dans la ville que Barbare allait opérer son ascension définitive. Quoique la fureur des paris ne fût pas encore importée d’Angleterre, grand nombre de gens avaient engagé de gros enjeux pour ou contre le succès de cette audacieuse entreprise. Les uns avaient pleine confiance dans la souplesse étonnante dont Barbare avait déjà fait preuve ; les autres calculaient toutes les chances qu’ils avaient de le voir tomber du haut des tours.

Tandis que ces honnêtes industriels posaient