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aperçut, à genoux à ses côtés, un jeune homme qui lui jetait de l’eau sur le visage.

— Ah ! monsieur, s’écria Dominique avec douleur, pourquoi m’avez-vous arrêté ? Je n’aurai peut-être pas une seconde fois le courage d’en finir avec la vie !

— Il ne faut plus songer à mourir, dit le jeune homme en aidant au vieux domestique à se relever.

— Mais je suis abandonné de tout le monde ! s’écria Dominique d’un air désespéré.

— Vous voyez bien qu’il vous reste encore des amis, puisque je vous ai empêché de vous noyer.

— Je ne vous connais pas ! fit naïvement Dominique.

— Pardon. Si vous avez oublié mes traits, vous reconnaîtrez du moins cet objet.

Le jeune homme mit une petite croix sous les yeux du domestique.

— La croix de Marguerite ! s’écria le vieillard avec joie.

— Oui, la croix de votre fille que vous alliez follement laisser sans protecteur.

— Ma fille ? répéta Dominique comme s’il sortait d’un rêve… Ah ! je me rappelle tout maintenant…