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— Monsieur le marquis me permettra-t-il de le sauver ?

— Toi ?… Nous sauver ?… Et comment ? s’écria M. de Louvigny, qui pensa un instant que son domestique n’avait plus sa raison.

— Ne m’interrogez pas, monsieur le marquis ! répondit Dominique. Donnez-moi liberté pleine et entière, et je vous sauverai peut-être !

— Tu ne courras aucun danger ? se hâta de demander M. de Louvigny.

— Ne m’interrogez pas ! dit encore le vieillard, mais à voix basse et de manière à n’être entendu que de son maître.

— Je comprends ! répondit le marquis. Je serais seul, que je ne t’accorderais pas l’autorisation que tu me demandes ; car tu vas peut-être exposer ta vie.

— Ainsi, dit Dominique avec joie, vous me permettez ?…

— Oui ! reprit le marquis en serrant la main de son domestique avec énergie. Va ! que Dieu t’accompagne ! et, si je ne puis te récompenser, le ciel est là !

— Oh ! merci, monsieur le marquis, dit le vieux domestique en baisant la main de son maître ; merci !