Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Il faut bien te l’avouer, répondit M. de Louvigny : nous sommes dénoncés.

Et, s’adressant au vieux domestique qui paraissait attéré :

— Voyons ! Dominique, ajouta-t-il, il doit te rester encore quelque argent ?

— Hélas ! dit le vieux serviteur, nous avons tout dépensé le jour de la fête de mademoiselle. Monsieur le marquis peut vérifier les comptes. Voici le registre.

— C’est inutile, répondit M. de Louvigny en repoussant le livre que lui présentait le domestique. Je m’en rapporte bien à toi. C’est un espoir de moins… Voilà tout !

Sans une parole de reproches, sans un geste d’impatience, sans un mouvement de dépit, le marquis s’approcha avec calme de son secrétaire, dont il ouvrit les tiroirs les uns après les autres.

L’abbé, Marguerite et le domestique l’observaient en silence.

Le marquis fouillait scrupuleusement dans tous les coins de chaque tiroir et comptait son argent au fur et à mesure. Lorsqu’il fut au bout de son travail, il laissa tomber sa tête dans ses mains et demeura immobile. Marguerite courut