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le prêtre en se troublant de plus en plus.

— Ma fille a raison, au contraire, répliqua le marquis en faisant lever Marguerite.

Il se leva à son tour et saisit vivement la main de l’abbé.

— Votre émotion m’effraie, lui dit-il à voix basse.

— Je vous assure, dit le prêtre en se défendant…

— Votre main est glacée ! continua le vieillard en se penchant à l’oreille de l’abbé… Je comprends ! vous n’osez pas parler devant ma fille.

Marguerite n’avait rien perdu de cette pantomime inquiétante. Lorsque son père se retourna de son côté, ce ne fut pas sans un vif étonnement qu’elle aperçut le gai sourire qui s’épanouissait sur les lèvres du vieillard.

— L’abbé est un poltron, ma chère Marguerite, dit M. de Louvigny. Rassure-toi. Ce n’est rien… Quelques affaires d’intérêts… une nouvelle pauvreté qui vient se greffer sur l’ancienne ! Nous allons avoir quelques comptes à régler… Tu serais bien aimable d’aller demander à Dominique le registre où il note ses dépenses.