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— Non. Je ne veux rien entendre, je ne veux pas être complice de votre paresse !

— Allons, viens ici.

— Non ! je vous laisse travailler.

— Je t’en prie ! dit M. de Louvigny d’une voix caressante.

— Ne me tentez pas ! reprit la jeune fille, qui ne demandait qu’à répondre aux instances paternelles.

— Je te tiens cette fois ! s’écria joyeusement le vieillard en saisissant la jeune fille par le bas de sa robe. Viens m’embrasser.

— Vous n’obtiendrez rien par la violence, dit Marguerite en détournant la tête.

— Je te rends la liberté, répliqua le marquis en lâchant le bas de la robe et en ouvrant les bras.

— Et voilà l’usage que j’en fais, dit Marguerite en sautant au cou de son père. Je tiens ma vengeance, et je vais vous faire perdre toute votre soirée !

Le prêtre avait contemplé cette scène avec tristesse. Il pleurait sur cette joie qu’il savait devoir se changer en deuil, sur cette étroite communion de deux âmes qu’on allait séparer.

— Eh bien ! l’abbé, vous ne parlez pas ? dit