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la circonstance ; et tout le monde, maîtres et domestiques, se précipita à l’entrée de la maison. C’étaient bien, en effet, les carrosses de la cour qui descendaient la côte au grand galop de quatre chevaux.

— Et mes chapons ? s’écria maîtresse Gilles avec désolation. Qu’on aille me chercher mes chapons !

Un garçon de ferme se détacha du groupe pour obéir aux ordres de sa maîtresse.

— Et mon agneau ?

— Le voici, dit le fermier en saisissant le pauvre petit animal qui passait à côté de sa mère. Mais il n’est pas décrotté.

— Tant pis ! répondit maîtresse Gilles.

En même temps elle fit ranger toute sa petite armée de valets et se mit à leur tête, tandis que son mari, placé modestement à deux pas en arrière, tenait dans ses bras les chapons et l’agneau. Puis elle se prépara à marcher au devant des voitures. Mais elle s’arrêta subitement, recula en trébuchant et ne retrouva son équilibre que sur les pieds de son mari.

Le roi était descendu de voiture, accompagné de plusieurs seigneurs de sa suite, auxquels il montrait la maison avec des gestes qui pouvaient