pour un sourire perpétuel, se contractait en grimaçant, comme lorsqu’il avait du chagrin.
— Tu ne l’as pas trouvé !… je vois bien cela à ta mine, s’écria maîtresse Gilles, sans donner à son mari le temps de s’expliquer.
— Que peut-il être devenu, notre pauvre Germain ? dit le fermier en se laissant tomber sur une chaise avec accablement.
— Vous ne l’avez pas vu, vous autres ? demanda maîtresse Gilles aux gens de la ferme.
— Non, répondirent les domestiques.
— Tu ne manges pas ? reprit la fermière en se tournant vers son mari.
— Je n’ai pas faim.
— Poule mouillée ! s’écria dédaigneusement maîtresse Gilles en emplissant son assiette jusqu’aux bords… Il se retrouvera, ton fils, il se retrouvera, parbleu !… Il est allé prendre l’air… Ah ! mon Dieu ! qu’entends-je ? s’écria de nouveau maîtresse Gilles ; et, pour la première fois de sa vie, elle laissa tomber son assiette, qui couvrit l’aire de soupe et de morceaux de faïence… C’est le roi !
A ce mot, tous les gens de la ferme quittèrent leur place, jusqu’à maître Gilles, qui, s’il n’avait pas d’appétit, retrouva du moins des jambes pour