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Habitué à la soumission la plus absolue, le brave homme sembla chercher dans les yeux de sa femme un signe d’assentiment.

— Vous devez donc m’aimer comme votre fils ? poursuivit Germain.

— Pour cela, ça ne fait pas de doute ! dit le fermier en embrassant le jeune homme.

Quant à maîtresse Gilles, elle se tenait toujours sur la défensive.

— Et vous désirez mon bonheur ? continua Germain.

— C’est encore vrai, dit le fermier.

— Eh bien ! supposez que le bon Dieu, au lieu de vous accorder un garçon, vous ait donné une fille…

— Ça m’aurait mieux convenu ! interrompit maîtresse Gilles.

— Supposez encore, poursuivit Germain, que vous soyez dans la pauvreté et que votre fille soit obligée pour vivre de se louer comme servante dans une ferme. Votre fille est belle, le fils du fermier s’en aperçoit, il l’aime, il ne le lui cache pas, et la pauvre enfant l’écoute pour son malheur à elle… Que doit faire le fils du fermier ?