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du doigt la grande route ; car la voilà avec Germain.

— Et perchée sur l’âne ! s’écria maîtresse Gilles.

Rouge de colère, elle sauta par-dessus le banc, bouscula son mari, renversa deux chaises et s’élança dans la cour.

Au moment où Germain tirait l’âne par la bride pour lui faire passer le petit pont jeté sur le fossé qui séparait la cour de la route, Élisabeth aperçut la fermière qui accourait en poussant des cris furieux.

— Laissez-moi descendre, dit-elle à Germain ; autant vaut éviter une querelle, quand on le peut.

— Ma mère se calmera, soyez tranquille, répondit le jeune homme.

Lorsqu’il se retourna, il se trouva face à face avec maîtresse Gilles, qui ne cessait de crier, bien qu’elle fût tout près des jeunes gens :

— Descendra-t-elle, la fainéante, la paresseuse !

Élisabeth n’avait pas attendu cette dernière injonction pour sauter à terre. Cette prompte obéissance sembla redoubler la colère de maîtresse Gilles.