Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/249

Cette page n’a pas encore été corrigée

pas quelque chose ? demanda la fermière, qui avait sur le cœur le baiser donné à l’aubergiste de l’Aigle.

— C’est une idée, ça, ma femme ! répondit le paysan en se grattant la tête.

— Je vais cueillir toutes les fleurs qui sont dans le jardin.

— Ça n’est pas assez substantiel, les fleurs, remarqua maître Gilles en réfléchissant profondément.

— Ah ! j’y suis ! s’écria la fermière avec enthousiasme.

— Eh bien ? dit le fermier, la bouche béante.

— Eh bien ! j’ai deux beaux chapons…

— Ça n’est pas assez, dit maître Gilles en hochant la tête.

— Nous y joindrons le dernier né de nos agneaux. Je vais le savonner, le savonner, qu’il sera plus blanc que la neige ! et lui passer autour du cou le ruban rouge que je mets les jours de fête.

— Oui, mais…

— Mais quoi ?

— Qui l’offrira ?

— Moi.

— Et les chapons ?