Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Oui… qui aime bien châtie bien, dit Élisabeth avec amertume.

— Elle vous excuserait, si elle connaissait votre état de souffrance…

— Elle ne le saura jamais, s’écria Élisabeth ; j’aimerais mieux tomber morte à cette place que de faire un pareil aveu !

— Mais moi, reprit Germain, moi, qui suis le vrai coupable, si j’allais me jeter aux pieds de ma mère, lui avouer notre faute, lui demander pardon pour vous et pour moi ?

— Elle vous pardonnerait, Germain, car elle est votre mère ; mais elle me mettrait honteusement à la porte… Oh ! que cela ne vous surprenne point, ajouta Élisabeth en remarquant le mouvement d’indignation du jeune homme ; la scène qui s’est passée ce matin entre votre mère et moi m’a ouvert les yeux. Malheur à moi d’avoir été jeune ! malheur à moi d’avoir manqué d’expérience ! Je ne devais pas accepter les fleurs que vous m’apportiez ; je ne devais pas m’apercevoir que vous me regardiez avec tendresse ; je ne devais pas vous savoir gré des attentions que vous aviez pour moi, des peines que vous m’épargniez ; je ne devais pas surtout vous laisser voir ma reconnaissance, ni vous avouer ma