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ses forces et leur fit signe de l’attendre. Mais cette bruyante manifestation eut un résultat diamétralement opposé à celui qu’il en espérait. A la vue de cet homme qui semblait les poursuivre, les fugitifs furent saisis d’une véritable panique et la peur leur rendit des jambes. Barbare eut beau presser le pas, gesticuler, crier ; il ne put arrêter le vieillard et sa jolie compagne. Il les vit s’approcher de la petite maison isolée et disparaître derrière la porte, qui se referma avec fracas.

Le jeune homme se sentit des larmes dans les yeux. Il s’approcha de la porte qu’il essaya de pousser, dans l’espoir sans doute que les fugitifs, en la jetant avec violence, l’auraient laissée entr’ouverte. Mais elle résista à tous ses efforts. Il se colla l’œil contre la serrure et n’aperçut qu’un corridor sombre. Il chercha le cordon de la sonnette ou le marteau de la porte. Rien ! Il frappa contre les planches sonores et prêta l’oreille. Pas le moindre bruit ! Il recula de quelques pas, pour voir toute la façade de la maison. Peut-être découvrirait-il une figure curieuse, une main derrière un rideau ? Hélas ! le soleil lui-même ne visitait plus cette triste demeure. Et les fenêtres ; ces yeux de la maison, s’étaient