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vases du Japon, placés sur la cheminée.

Le peintre s’empressa naturellement d’aller examiner les tableaux, tandis que son compagnon promenait un regard complaisant sur tous les objets qui l’entouraient.

La conversation s’engagea sur ce ton demi-sérieux, demi-plaisant, qui a tant de charme entre gens d’esprit. On parla beaucoup des femmes, de l’art, de la littérature, et fort peu du cours de la rente ; ce qui eût paru bien fade à plus d’un de nos poëtes à la mode et peut-être hélas ! à plus d’une de nos jolies femmes.

Les deux artistes se retirèrent dans leur chambre, enchantés de leur hôte. Ils ne tardèrent pas à s’endormir et leur imagination, échauffée par un repas excellent, les fit assister à des scènes étranges qui auraient pu, à elles seules, défrayer tout un conte d’Hoffmann.

Léon voyait la tour de Norrey s’allonger, se coiffer d’une immense pyramide et commencer autour de lui une ronde dévergondée ; Victor voyait avec effroi la servante de M. Landry s’approcher de son tableau du Quos ego, arracher le poisson que Neptune tenait à la main et le jeter dans la poêle à frire.

Ils étaient encore sous l’impression du cauchemar,