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— Nous sommes seuls. Personne ne peut nous voir. Laisse-moi partir.

— Et la fête ? dit le patriote.

— J’en ai vu assez comme cela.

— Ah ! fit le président du club en souriant… Je devine !… Un rendez-vous d’amour ?

— Peut-être, répondit Barbare en rougissant.

— Va, mon garçon, reprit le patriote avec bonté. La République ne défend pas d’aimer ; elle t’excuse par ma bouche ; mais n’oublie pas d’assister, ce soir, à la séance du club.

— Merci et adieu ! dit Barbare en donnant une dernière poignée de main à son libérateur.

— Adieu, répondit le président.

Et le brave homme, après s’être amusé à regarder son protégé qui courait à toutes jambes, s’empressa de rejoindre le cortége.

Barbare n’avait pas oublié dans quelle direction le vieillard et la jeune fille avaient pris la fuite. Il s’engagea dans un vrai labyrinthe de rues tortueuses et courut tant et si bien, qu’en arrivant aux dernières maisons de la ville, il aperçut sur la grand’route, à une portée de fusil environ, Dominique et Marguerite qui s’étaient arrêtés pour reprendre haleine. Il cria de toutes