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— Quoi ? dit Marie plus pâle que son amant.

— Je lui pardonne tout, murmura François.

Pas un mot d’accusation ne sortit de sa bouche. Ce sublime effort l’avait épuisé, et sa tête retomba lourdement sur les genoux de la jeune fille. Folle de douleur et d’amour, Marie serra François contre sa poitrine et lui donna un baiser brûlant. Le jeune homme se ranima sous cette étreinte passionnée, et ses yeux reprirent tout leur éclat.

— Marie, dit-il ; au nom du ciel ! laissez-moi.

— Je vous abandonnerais !…

— Vous n’avez jamais vu mourir… Je veux vous épargner cet horrible spectacle.

— Mais… vos yeux s’animent et votre voix est sonore ?

— Mon père était ainsi quand il tomba du haut de son échafaudage. Il nous parla avec force… puis… tout d’un coup…

— Oh ! vous me désespérez, François ! s’écria Marie en éclatant en sanglots.

— Voyez-vous comme le ciel s’illumine ? reprit François. Toutes ces étoiles qui brillent au-dessus de nos têtes, ce sont les cierges de mes funérailles, les funérailles du pauvre… Et