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— N’est-il pas permis au maître de visiter le travail de son élève ?

— Mais vous brisiez des sculptures ! reprit François avec indignation. Vous n’aviez donc pas assez de me briser le cœur, en me refusant la main de Marie !

— Proclame partout que ton église a été construite sur mes plans, dit Pierre Vardouin d’une voix sourde, et demain tu conduiras Marie à l’autel.

— Que je fasse cette infamie ? s’écria le jeune homme, chez qui l’orgueil de l’artiste se réveilla plus fort que l’amour. J’aimerais mieux mourir !

— Eh bien, soit ! dit Pierre Vardouin avec un sourire affreux.

Et, plus prompt que l’éclair, il se précipita sur le jeune homme, qu’il étreignit de ses bras nerveux. François, pris à l’improviste, n’eut pas le temps d’opposer de résistance. Il fut soulevé et porté sur le bord de la plate-forme.

— Réfléchis encore ! dit Pierre Vardouin en le tenant suspendu sur l’abîme.

François ne répondit pas. Il avait réussi à dégager celle de ses mains qui tenait le ciseau. Mais l’arme ne fit qu’effleurer le front de Pierre Vardouin, qui lâcha prise. Et François roula