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Deux cris de joie signalèrent cette victoire de l’astre sur les ténèbres. Dans l’homme qui lui avait causé tant d’effroi, Marie venait de reconnaître François.

Les deux jeunes gens échangèrent un rapide regard et se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.

— Je savais bien que vous ne me refuseriez pas ! s’écria François, quand il se fut rendu maître de son émotion.

— Douterez-vous de mon amour maintenant ? lui demanda Marie.

— Vous êtes bonne, répondit François en déposant un baiser sur le front de la jeune fille.

— Voyons ! donnez-moi votre bras, dit Marie. Et promenons-nous gravement, comme de grands parents.

— Où faut-il vous mener ?

— A Norrey. Je ne connais pas encore votre chef-d’œuvre.

— Vous exagérez…

— Non pas ! reprit Marie. Je compte sur un chef-d’œuvre, sans quoi je ne vous pardonnerais pas de m’avoir fait attendre huit ans le plaisir de vous admirer.

— En effet, voilà huit ans que je souffre !…