en se sentant réduit à ses seules forces morales. Pas un être qui s’intéressât à lui, pas une bouche amie pour lui dire de ces douces paroles qui sont la nourriture du cœur ; personne à aimer !
Le jeune homme fut arraché à ses sombres pensées par une petite altercation qui venait de s’élever entre ses ouvriers.
— J’imagine, disait un tailleur de pierre, qu’il est fort inutile de s’exténuer à polir des cailloux, pour que le diable s’amuse à les mettre en morceaux.
— Ma foi ! je suis de l’avis de Greffin, dit un autre ouvrier.
— Qui, d’entre nous, aura le courage de garder l’église cette nuit ? demanda un troisième.
— Pas moi, certes !
— Ni moi.
— Il faudrait avoir des griffes au bout des doigts, reprit Greffin, pour affronter les esprits de l’enfer.
— Alors ta femme pourrait servir de sentinelle, dit un bouffon de la compagnie.
— Je ne comprends pas qu’on plaisante sur les choses sérieuses, répondit Greffin visiblement contrarié.