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abîmé dans de profondes réflexions. Une expression de mortelle tristesse était répandue sur ses traits. Le vent lui fouettait insolemment dans le visage ; et il demeurait, les bras croisés, immobile, et dans un morne accablement. Son travail lui valait l’admiration des hommes. Mais de combien de douleurs n’avait-il pas été la source ?

Huit longues années s’étaient passées depuis la promesse de Marie. On lui avait défendu de la voir. La pauvre fille était enfermée ou surveillée. Pierre Vardouin l’accompagnait, chaque fois qu’elle mettait les pieds hors de la maison. Impossible de le fléchir, impossible même de parvenir jusqu’à lui. Il se barricadait chez lui, comme dans une forteresse. A plusieurs reprises, François avait envoyé sa mère chez le maître de l’œuvre de Bretteville pour essayer de le toucher. Mais Pierre Vardouin ne voulut pas l’écouter et lui ferma sa porte. Hélas ! la pauvre femme n’eut point l’occasion de tenter une nouvelle épreuve ; une courte maladie l’enleva à l’affection de son fils.

Ce fut pour François le plus affreux des malheurs. Privé de l’amour de Marie, privé des consolations de sa mère, il eut un horrible vertige,