Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/182

Cette page n’a pas encore été corrigée

le bras à sa fille et sortit, après avoir jeté sur François un regard où se peignait toute sa haine.



V

Deux martyrs



Huit ans s’étaient écoulés depuis le serment de Marie. Son fiancé avait noblement répondu à son religieux enthousiasme. La tour de l’église de Norrey s’élevait, gracieuse et coquette, au-dessus des peupliers les plus élancés.

Rien de mieux ordonné que l’ensemble de l’édifice ; rien de plus élégant, de plus achevé que ses moindres détails. On n’y voyait pas les lourds et massifs piliers de l’époque romane ; on n’y voyait pas les formes contournées, les tours de force qui, plus tard, caractérisèrent l’architecture dite flamboyante. C’était un des types les plus heureux de cette belle période du treizième siècle, dont la Sainte-Chapelle est l’idéal. Là, tout est si bien prévu que l’œil n’est blessé par aucune défectuosité ; tout est si bien à sa place, qu’on ne saurait ajouter ni retrancher le plus