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— Un défenseur de Thionville ! murmura la foule, avec un étonnement mêlé d’admiration.

Les agresseurs les plus rapprochés de Barbare, rougissant de l’énormité du crime qu’ils avaient été sur le point de commettre, baissèrent la tête avec une sorte de confusion. Cependant l’homme du peuple, que Barbare avait renversé à ses pieds, n’avait pas encore renoncé à l’espoir de se venger sur le lieu même témoin de son humiliation. Il ôta respectueusement son bonnet de laine, et, s’approchant du nouveau venu :

— Citoyen, lui dit-il, nous avons pleine confiance dans celui qui préside notre club. Mais tu ne connais pas bien celui que tu défends. C’est un aristocrate. Il porte une croix sur sa poitrine !

— Est-ce vrai ? demanda le président de la Société populaire, en se tournant du côté de Barbare.

Pour toute réponse, le jeune homme prit la petite croix qu’il avait déjà suspendue à son cou et la montra au peuple.

— C’est stupide ce que tu fais là ! lui dit le président du club à voix basse.

— Non ! répliqua le jeune homme, de manière