Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

une situation d’où il ne peut sortir qu’avec honte et déshonneur.

— Il fallait bien mentir un peu…

— On n’a pas besoin de mentir lorsqu’on se fait l’avocat d’une bonne cause, dit noblement Marie. Et moi qui aime François de toutes les forces de mon cœur, non-seulement je lui refuserais ma main, mais encore je ne lui accorderais pas un regard de pitié, s’il devait oublier, en faisant un marché indigne, ce qu’il doit à Dieu et à son art.

Et Marie s’enfuit, toute rouge d’indignation, à la pensée du rôle humiliant qu’on voulait faire jouer à François.

Le lendemain, le soleil se leva radieux à l’horizon. L’espace qu’il allait parcourir s’étendait devant lui, pur et libre de tout nuage. Il semblait que le ciel eût voulu célébrer sa bienvenue en écartant tout ce qui pouvait nuire à son éclat.

Lorsque François se réveilla, ses yeux furent éblouis par un rayon de soleil qui, après avoir traversé la fente d’un des contrevents, venait se briser au-dessus de son lit contre la muraille. Il sauta à terre, presque honteux de sa paresse, s’habilla lestement et courut ouvrir la fenêtre.