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— Oui ! à la lanterne !

Et la foule resserra le demi-cercle qu’elle formait devant le jeune homme.

— Pensez-vous m’intimider ? dit-il en s’appuyant prudemment contre le mur d’une maison, pour n’être pas entouré.

Mais sa noble attitude ne pouvait maîtriser longtemps les mauvais instincts de la foule. Les sabres, les piques, les baïonnettes s’abaissèrent, et la muraille de fer s’avança lentement contre le généreux défenseur de Marguerite.

— Mort à l’aristocrate ! s’écria le peuple en délire.

Le demi-cercle se rétrécissait toujours et la pointe des piques touchait la poitrine du jeune homme. Tout à coup une voix de tonnerre se fit entendre. Un homme, à puissante stature, fendit la foule en distribuant, de droite et de gauche, une grêle de coups de poing, et vint se placer résolûment devant la victime qu’on allait sacrifier.

— Êtres stupides ! dit-il avec un geste de colère, en s’adressant aux agresseurs. Quelle belle besogne vous alliez faire là !… Égorger le plus pur des patriotes ! Barbare, mon ami, un des défenseurs de Thionville !