Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

mes mérites, poursuivit Henri Montredon qui joignait la finesse d’Ulysse à l’expérience de Nestor…

— Tu occupes un poste éminent ? demanda Pierre Vardouin vivement intrigué.

— Il est certain que je jouis d’une grande influence…

— Vraiment ?

— Et que je puis être utile à mes anciens amis.

— Tu as toujours aimé à rendre service.

— Si tu me fais des compliments, je m’échappe, je vais dormir !

— Sois donc raisonnable, dit Pierre Vardouin : laissons aux petites filles le soin de se mettre au lit dès que le soleil a quitté l’horizon. Asseyons-nous devant cette table. Tu ne refuseras pas de trinquer avec un vieux camarade qui, moins heureux que toi, n’a pas rencontré la gloire sur son chemin.

— Dis : plus modeste.

— Il est vrai que j’aurais pu, comme tant d’autres, offrir mes services à quelque riche abbaye.

— Mais tu as préféré l’obscurité au grand jour, le village à la grande ville.