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sa querelle avec le maître de l’œuvre et les circonstances qui l’avaient amenée.

— Il est encore possible de le fléchir, dit Magdeleine en s’avançant vers la porte. Si j’allais me jeter à ses pieds, lui demander ton pardon ?

— Ne le faites pas, ma mère ! dit François en étreignant fortement les mains de Magdeleine dans les siennes… Vous me feriez mourir de honte !

— Écoute François ! reprit la pauvre femme. Si tu as encore quelque amour pour moi, tu refouleras bien loin dans ton cœur ces sentiments d’orgueil qui ne conviennent pas à de pauvres gens comme nous, obligés de vivre de leur travail. Vois, dit-elle en faisant tomber quelques pièces de monnaie de son escarcelle, voilà tout ce qui nous reste : à peine de quoi vivre une semaine ! Ce n’est pas pour moi que je parle. Je ne me plains pas. Mais je voudrais te savoir heureux ; je voudrais te voir triompher d’un moment de découragement. Allons, mon fils, de l’énergie, et souviens-toi que si le devoir du riche est dans la charité, celui du pauvre est dans le travail.

— Le travail ! le travail ! répéta François en redressant