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du ciel ! — ne me regarde pas ainsi fixement, sans me répondre !

— Nous sommes perdus, ma mère ! nous sommes sans ressources ! répondit sourdement François !

— Ne sommes-nous pas habitués à la misère ? dit Magdeleine en souriant tristement.

— C’est vrai, interrompit François dont les yeux brillèrent d’un vif éclat ; mais nous avons toujours eu du pain, et nous allons en manquer !

— Comment cela ? s’écria Magdeleine au comble de l’inquiétude ; n’es-tu pas plein d’ardeur au travail ?

— Et si je n’ai pas d’ouvrage ?

— C’est mal, ce que tu dis là, François ! tu devrais mieux reconnaître les bienfaits de Pierre Vardouin.

— Oh ! ne me parlez pas de cet homme ! s’écria François avec un geste de colère. Il m’a insulté, insulté devant son ami, devant Marie ! Je ne veux plus reparaître devant lui, car je serais capable de le tuer. D’ailleurs, ne m’a-t-il pas chassé ignominieusement de chez lui !

Et le jeune homme raconta rapidement tout ce qui s’était passé au souper de Pierre Vardouin :