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se retourna ; sans lui donner le temps de se lever, François se jeta dans ses bras. Jusque-là, il n’avait pas versé une seule larme. Maintenant les sanglots déchiraient sa poitrine. Il pleura longtemps ainsi sur le sein de sa mère.

— Oh ! comme je souffre, ma mère, dit François en s’affaissant sur un escabeau.

Alors seulement la pauvre femme s’aperçut de la pâleur de son fils et du désordre de ses vêtements.

— Mon Dieu ! dit-elle, que t’est-il arrivé ? Ton front est couvert de sueur, tes joues sont pâles, comme si tu allais mourir. Tu n’es pas querelleur pourtant, et je ne te connais pas d’ennemis…

— Je n’ai pas été blessé, dit François, et cependant je souffre plus que si j’étais à mon dernier moment. Je souffre là ! reprit-il d’une voix perçante en prenant la main de sa mère et en la plaçant sur son cœur.

Puis il baissa la tête et retomba dans un morne silence.

— Parle-moi, dit Magdeleine. Que puis-je faire pour te soulager ? Je t’aime tant que je trouverai bien le moyen de te consoler. Mais — pour l’amour