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laissa tomber le projectile sur le plancher et s’élança hors de la chambre.



IV



 
Vérité est, et je le di
Qu’amors vainc tout et tout vaincra,
Tant com cis siècle durera.
HENRY D’ANDELY.


François était dans un véritable délire. Il parcourut le village en se frappant le front avec des gestes de désespoir. Quelques personnes qui le rencontrèrent eurent pitié de son état et lui offrirent de le ramener chez sa mère. Mais la vue des hommes lui était à charge, et, sans rien répondre, il s’enfonça dans le premier chemin qui s’offrit à lui, sans but, sans réflexion, en proie à une fièvre dévorante, désirant à tout prix la solitude.

La lune inondait la campagne d’une douce lumière. Il aperçut bientôt, à peu de distance, le bois témoin de ses amours. Le hasard — peut-être l’habitude — avait conduit ses pas vers le lieu ordinaire de ses promenades. Il entra sous les grands