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la respiration des trois témoins de cette scène.

— Je l’élève, continua Pierre Vardouin avec un sourire ironique, à la dignité de… maçon !

Les trois coupes retombèrent avec bruit sur la table. Pierre Vardouin vidait la sienne d’un seul trait.

— Mon père !…

— Vous m’insultez !

— Vous plaisantez !

S’écrièrent à la fois Marie, François et Montredon.

— Je parle sérieusement, répondit Pierre Vardouin avec un calme affecté. Je ne peux, je ne dois rien accorder à François au-delà de ses mérites. Je pense qu’il fera un bon ouvrier. Que demande-t-il de plus ? Il est aussi ignorant que mes tailleurs de pierre, et il voudrait déjà tenir dans sa main le compas du maître de l’œuvre. Quand on a de si hautes prétentions, il est au moins nécessaire de les justifier et de donner des preuves de talent !

— Me l’avez-vous seulement permis ? M’en avez-vous fourni l’occasion ? s’écria François, qui, malgré les efforts de Marie, s’était dressé de toute sa hauteur et regardait son patron