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ne faut pas la faire rougir. Nous en parlerons plus tard.

— Ces deux enfants ont l’air de s’entendre à merveille, dit Montredon en souriant.

Puis il ajouta à haute voix :

— J’aime à voir les jeunes gens s’amuser ainsi… C’est plein de promesses pour l’avenir… Allons ! buvons à la santé de Marie et de François !

Ces quelques mots renversaient tous les projets de Pierre Vardouin. Son regard haineux alla glacer d’effroi son apprenti. Au lieu de lever sa coupe à l’exemple des autres convives, il repoussa sa chaise en arrière avec colère. Mais, se ravisant aussitôt :

— Au fait, dit-il en serrant la coupe dans ses doigts, tu as raison, mon cher Henry. Je bois à la santé de François, qui te devra une reconnaissance éternelle… Je profite de ta présence pour le récompenser de ses services.

Les deux amants échangèrent un coup d’œil où se peignaient toutes les joies de l’espérance.

— A partir d’aujourd’hui, continua Pierre Vardouin, François n’est plus mon apprenti.

Le silence était si grand qu’on entendait distinctement