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— Il y a des aristocrates ici ! s’écria cet homme, en montrant à la foule une petite croix ornée de brillants qui scintillaient au soleil.

— Tu en as menti ! répliqua le mystérieux adorateur de Marguerite, en prenant l’homme à la gorge et en lui arrachant le bijou.

— Cette croix est à moi, dit timidement la jeune fille.

En parlant de la sorte, elle tendait la main pour s’en emparer.

— Taisez-vous ! lui dit à voix basse son protecteur inconnu. Voulez-vous donc vous perdre ?… Sauvez-vous ! Il en est temps encore !

— Il a raison, dit Dominique.

Puis il ajouta avec intention, mais de manière à n’être entendu que du jeune homme :

— Sauvons-nous, ma fille ! viens, mon enfant !

— Au nom du ciel, partez vite ! leur dit encore l’homme du peuple.

Le vieux domestique entraîna la jeune fille. Grâce au tumulte que cette scène avait occasionné, ils purent disparaître sans attirer l’attention de leurs voisins.

Cependant le patriote, humilié de sa chute, s’était relevé, l’œil menaçant et l’injure à la bouche.