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qu’il a déjà remarqué vos heureuses dispositions. Il est temps — j’en conviens — de placer dans vos mains le bâton du maître de l’œuvre et de vous donner des travaux à diriger. J’en fais mon affaire. Ainsi, plus de découragement. Ne vous lassez pas de marcher à la recherche du beau. Vous subirez de longues fatigues ; mais vous arriverez enfin au but tant désiré, parce que vous possédez le courage qui triomphe des obstacles et l’inspiration qui fait les grandes choses !

Comme il achevait de parler, Magdeleine, inquiète de ne pas voir revenir ses enfants, se présenta devant eux au détour du sentier. L’étranger se chargea d’excuser les deux jeunes gens, en prenant sur lui la responsabilité de leur retard, et les quatre promeneurs se hâtèrent de gagner Bretteville. Comme Pierre Vardouin n’était pas encore rentré, ils s’arrêtèrent sous le porche de sa maison. A leurs gestes, à leur physionomie, il était facile de voir qu’une discussion venait de s’engager. L’étranger voulait retenir François et sa mère ; Marie l’appuyait en l’encourageant du regard, car elle n’osait manifester librement le désir qu’elle avait de garder François à souper. Mais la pauvre veuve les remercia,