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et un apprenti de si grande espérance.

Les deux jeunes gens se regardèrent d’un air étonné.

— Ne soyez pas surpris de m’entendre parler de Pierre Vardouin, reprit l’étranger en s’empressant de satisfaire leur curiosité. C’est un de mes anciens et — je puis le dire — de mes meilleurs amis. Je ne voulais pas quitter le pays sans aller lui serrer la main. Puisque le hasard vous a mis sur ma route, je compte sur vous pour me conduire chez mon vieux camarade.

Tous trois reprirent le chemin du petit village de Norrey.

— Si je ne craignais de blesser votre modestie, continua le vieillard en serrant cordialement la main de François, je vous dirais que votre manière d’apprécier notre art m’a vivement ému ! Persévérez dans cette voie ; habituez votre esprit à penser, à observer. Il y a beaucoup à faire encore dans l’étude que vous embrassez de si grand cœur. Le doute, cependant, s’est glissé dans votre âme. Vous vous plaignez d’être méconnu ; votre patron ne sait pas vous apprécier. Attendez ! je connais de vieille date le caractère de Vardouin ; il est avare d’éloges, il n’est pas expansif, mais il est juste, et je parierais